PAROLES DE PréSIDENT(e)S...

thierry Pecqueux, Président 2019-2020


Technicien de l’environnement, voyageur curieux de rencontres et prof de tourisme durable, ça devait m’arriver : je me suis engagé, sans grand mérite, avec les autres Citoyens de la Terre, en 2018. Je ne pensais pas que cette modeste adhésion me vaudrait, quelques années plus tard, le très beau cadeau que constituent la responsabilité et l’honneur de présider cette association.

Les valeurs revendiquées par Citoyen de la Terre, qui m’ont persuadé d’y adhérer, sont aujourd’hui toujours valables à mes yeux.

Nous avons devant nous une assez grosse vague : Crise économique annoncée, changement dans les valeurs et les pratiques (relative banalisation du télé-travail et de la télé-éducation, coup de frein brutal sur l’activité touristique, coup d’accélérateur sur la dépense publique à crédit, mais au bénéfice de qui ? etc, etc…).

Je crois, malgré ces incertitudes et ces bouleversements, que les principaux concepts mis en œuvre par Citoyen de la Terre restent pertinents.

  • Territoires et économie circulaire, cette approche « locale » en vue d’agir « globalement » reste la plus prometteuse pour que les acteurs-citoyens de bonne volonté se rencontrent, se comprennent, échangent, agissent et interagissent ensemble.
  • La capacité d’accueillir et de partager des expériences avec des visiteurs-touristes restera une possibilité intéressante pour les territoires qui cherchent à améliorer le niveau et la qualité de vie de leurs habitants, sans hypothéquer le patrimoine des générations futures.
  • Les réseaux entre territoires, à l’instar d’AREMDT, resteront d’excellents outils d’entre-aide, de motivation et de mutualisation des bonnes pratiques.

Et que devient la vie pratique de l’association Citoyens de la Terre à la suite de cette pandémie historique ?

Face à une très grosse vague, soit on est sur un navire lourd, et on serre les mâchoires en espérant que la coque et la propulsion pourront permettre de survivre au choc, soit on sourit d’avance au bonheur de pouvoir profiter de l’énergie de la vague. Ça, c’est quand on est sur une planche de surf !

Quelque chose me dit que Citoyen de la Terre n’a pas le profil d’un navire lourd...


Madeleine Vernet - Présidente 2013-2016

"Tout d’abord je tiens à remercier les membres, puis l’ensemble du Conseil d’Administration qui viennent de m’exprimer leur confiance en m’élisant Présidente. J’espère que je serai à la hauteur de vos attentes et qu’ensemble nous allons réussir à mobiliser, accompagner et échanger entre Citoyens de la Terre toujours plus nombreux, engagés et motivés.

 

Comment suis-je devenue « Citoyenne de la Terre » ?

Depuis ma plus tendre enfance, je m’intéresse aux autres êtres humains et à leur différent mode de vie et de penser, ici et dans d’autres pays ou continents, d’ici ou d’ailleurs, qu’ils soient hommes, femmes, jeunes, mûrs, filles, garçons, riches, pauvres, en situation de handicap, actifs ou inactifs, urbains ou ruraux, qu’ils vivent en paix ou soit dans une situation de conflit.

Dès l’âge de 15 ans j’ai décidé d’étudier et de voyager afin de parvenir à parler plusieurs langues, connaître plusieurs versions de l’histoire de l’humanité, plusieurs cultures, pour rencontrer les autres.

A 42 ans, ma vision du monde est un véritable kaléidoscope de tolérance et respect de ce que les gens sont et veulent pour leur développement et épanouissement. J’ai vécu sur trois continents différents et beaucoup voyagé, j’ai pu rencontrer beaucoup de Citoyens de la Terre, principalement dans les milieux associatifs de tous les pays et régions que j’ai traversé ou avec lesquels j’ai été en contact.

 

Sommes-nous égaux dans notre citoyenneté ?

J’ai eu de véritables électrochocs en découvrant les réalités des unes et des autres, les contraintes, les combats, les rêves et nos profondes similitudes dans ce à quoi on aspire et ce qu’on a envie de partager les uns avec les autres…

J’ai eu « la libre circulation » de pouvoir participer à des rencontres internationales de tout type aux 4 coins du monde : du Sommet du développement durable à Johannesburg en 2002, en passant par Forum Social Méditerranéen de Barcelone en 2005, le FITS Med de 2008 à Marseille au 12ème Forum de l’AWID, à Istanbul en 2012, où la citoyenneté, le tourisme et l’économie sociale et solidaire ont été au cœur des échanges, mais beaucoup de citoyens que j’ai connu et qui avaient envie d’y être, n’ont malheureusement pas pu le faire. Je crois que l’humanité ne pourra se développer pleinement que lorsque chaque citoyen de la terre aura les mêmes droits, notamment celui de pouvoir se déplacer librement sur notre belle planète pour pouvoir se rencontrer et se connaître.

 

Citoyens de la Terre, une association ? Pourquoi ?

Citoyens de la Terre ce sont des valeurs que nous partageons. L’association aujourd’hui, c’est à la fois la démarche EVEIL (www.eveil-tourisme-responsable.org) que nous développons en PACA, principalement sur le territoire du Pays d’Aubagne et de l’Etoile, et le projet AREMDT (www.aremdt.org) sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Ces deux axes ancrent notre action citoyenne sur le local et nous permettent de faire des ponts, tisser des liens et partager des expériences entre différents territoires et terroirs du bassin méditerranéen en arrivant à nous affranchir de certains freins pouvant bloquer les échanges.

Nous sommes aujourd’hui membres, associés, sympathisants.... Nous réfléchissons ensemble sur notre co-citoyenneté et notre responsabilité sur la terre. Nous aspirons à ce que notre démarche soit demain également la vôtre, alors bienvenus à Citoyens de la Terre."


Christophe GRIGRI - Président de 2006-2007 et 2010-2012

Selon toi, qu’est ce qu’un « Citoyen de la Terre » ?

Pour moi c’est une personne qui essaie d’établir une relation harmonieuse entre lui et le monde, et ce n’est pas facile dans ce monde si plein de contradictions ! Et pour cela je crois qu’il est avant tout nécessaire d’être conscient : conscient de ses responsabilités (envers la planète, envers ses semblables), conscient de l’immense valeur des patrimoines culturel et naturel qui l’entourent et aussi conscient des dangers qui menacent tout cela. Lorsque l’on mène cette réflexion et que l’on arrive à ce niveau de conscience, alors on s’aperçoit que l’on ne peut pas rester passif face à tous ces enjeux : il faut agir, s’engager, remplir son rôle de Citoyen !


"Qu’est ce qu’un citoyen peut faire face aux déséquilibres actuels de la planète" ? ou "Comment exprimer sa citoyenneté dans un monde globalisé" ?

Et oui, nous vivons dans une époque qui a atteint tous les déséquilibres, semble-t-il, mais à la fois elle permet de tout savoir, (ou presque !) instantanément et d’être conscient de tout cela ! Alors il y a deux chose qui sont immédiatement à la portée de chacun : changer son comportement quotidien et ses habitudes de consommation vers plus de respect d’une part, et s’engager localement et collectivement. Car dans un monde globalisé, chaque petite action locale peut précisément avoir des conséquences immédiates à l’autre bout de la planète ! La globalisation nous a permis de prendre conscience de l’interdépendance qui régit cette planète et d’être solidaires au niveau mondial, et ça c’est formidable ! Alors lorsque toutes les initiatives locales se connectent entre elles et parviennent à agir ensemble, et bien c’est le monde entier qui change ! Nous savons que la planète vit comme un tout, un immense écosystème, et elle réagit à nos actions et à notre mode de vie. Elle peut donc continuer à être une source de vie pour nous à condition de la respecter, comme tout être vivant.


Le tourisme peut-il contribuer à la paix dans le monde ?

Oui, bien sûr ! Le tourisme tel que nous l’envisageons est non seulement un facteur de paix, car il permet à des populations très éloignées d’apprendre à se connaître et donc à se respecter, mais aussi une source magnifique d’enrichissement humain et spirituel ! Quoi de plus beau que cette diversité de cultures et de vie ? Car c’est en connaissant l’autre que l’on parvient à bien se connaître soi-même, et donc à se respecter ! Et si l’on se respecte, et bien on doit agir au plus près, surtout lorsque l’on habite dans une des régions les plus touristiques du monde, comme c’est le cas en Provence. La globalisation permet aussi plus de facilité dans la communication et l’interconnexion : agissons ensemble, et c’est ce que nous faisons : sensibiliser, accompagner, former, créer des réseaux et les animer, partager ensuite tout cela avec différents secteurs de la société, tout cela pour faire évoluer les pratiques et promouvoir un tourisme intelligent et respectueux des territoires et des populations, c’est devenu absolument indispensable pour préserver la richesse et la beauté de ce qui nous entoure.



Quel est l’avenir du secteur touristique ?

Si le tourisme ne se réforme pas, il court à sa perte car il est en train de contribuer à la destruction de sa propre raison d’être : pollution, saturation et altération des écosystèmes, dépassement des capacités d’accueil, élimination ou corruption des populations, marchandisation à outrance, tout cela doit cesser ! Le secteur est voué à évoluer vers un tourisme respectueux et soutenable ou alors il disparaîtra avec le reste !



Comment vois tu Citoyens de la Terre dans 10 ans ?

Quand je vois notre évolution, surtout depuis que j’y suis impliqué depuis 2003, ça n’est pas facile de répondre à cette question ! Disons que je nous vois un peu comme une structure de référence en Provence pour tout ce qui touche au conseil, à l’accompagnement et à l’animation de réseaux dans le secteur du tourisme soutenable, essentiellement autour de la Méditerranée, mais aussi vers des contrées plus lointaines : n’oublions pas que nous avons commencé au Costa Rica ! Je crois qu’avec notre démarche Éveil nous faisons partie des pionniers : au lieu de stigmatiser, nous donnons un outil concret aux acteurs du secteur touristique pour évoluer vers des pratiques intelligentes et respectueuses. Et puis nous avons réussi à rassembler un petit noyau « doux » au sein de l’association, composé de gens très compétents et engagés, avec des expériences très diverses, et ça c’est de la richesse humaine inestimable : nous sommes nés avec le nouveau millénaire, alors on va essayer de tenir jusqu’au prochain !